Trois filles et une mission : découvrir leur région (juillet 2023)

Geneviève Clavet Roy
Geneviève Clavet Roy Tourisme Région de Thetford
Rédigé le 17 juillet 2023

Nous sommes trois filles de tourisme et notre mission est de promouvoir les régions de Thetford, Lotbinière et la Beauce en vous racontant nos escapades saisonnières.

Au diable la luzerne !

Notre blogue estival m’a amené sur les traces de la famille Vachon de Sainte-Marie. Qui dit Vachon et Sainte-Marie dit : petits gâteaux Vachon !

Je rejoins Karen Montembeault de Destination Beauce et Pascale Lemay de Tourisme Lotbinière à la Maion J. A. Vachon pour découvrir l’histoire de célèbres entrepreneurs beaucerons : Joseph-Arcade Vachon et Rose-Anna Giroux.

C’est pour offrir des emplois locaux à leurs ainés expatriés que Rose-Anna et Joseph-Arcade firent l’acquisition d’une boulangerie et d'une maison de campagne il y a précisément 100 ans cette année.

La fabrication et la vente du pain les aida pendant un certain temps, mais force fut de constater que les revenus n’étaient pas suffisants pour couvrir les besoins de la famille nombreuse et rembourser le prêt hypothécaire — la boulangerie fut payée 7000 $, somme dérisoire de nos jours, mais qui était considérable à l’époque. Donc, Rose-Anna tenta de diversifier l’offre en cuisant des petits gâteaux, qui connurent un succès immédiat dans le voisinage. C’est là le début d’une splendide épopée qui allait durer 100 ans et qui est loin d'être terminée !

Maintenant, la demeure ancestrale abrite un centre d’interprétation sur l’histoire de la famille et de leur entreprise. Décoré avec certains des meubles authentiques du ménage, le musée présente certains objets ayant pu traverser les années, tels que le poêle à bois qui a servi à cuisiner les premières pâtisseries, le livre de comptes de Rose-Anna, et même le premier livre de recettes ! Grâce à une riche iconographie, des maquettes et des outils, on y découvre l’évolution de la compagnie, les inventions des frères, les acquisitions au fil du temps ainsi que les slogans — dont le fameux « Au diable la luzerne » ! Les coups durs sont également illustrés, comme l’inondation de 2019.

La visite se complète par une vidéo à propos de la fabrication des gâteaux sur les chaines de montage. Tout (ou presque) est automatisé !

Il nous a été impossible de voir toutes ces sucreries sans succomber au cadeau de l’hôtesse, soit un petit gâteau Vachon ! Tant pis pour la luzerne ; c’était délicieux !

Pour en savoir plus, je vous invite à visiter ce monument historique. Vous serez accompagnés d’une guide qui explique l’ingéniosité et le dévouement du couple fondateur.

La Maison J. A. Vachon est ouverte en période estivale seulement. Réservation suggérée.

Un intermède au bord du lac

La visite nous ayant ouvert l’appétit, nous nous dirigeons vers la région de Thetford pour le repas de midi. J’avais eu l’idée d’inviter les filles à Disraeli, sur le bord du lac Aylmer, au restaurant l’Intermède du lac .

La ville de Disraeli se distingue par sa proximité avec le lac Aylmer. La magnifique vue sur le lac est d’ailleurs ce qui nous frappe en arrivant sur la terrasse du restaurant. Puisqu’elle est couverte, nous pouvons manger à l’extérieur malgré le temps maussade. Une journée plus clémente nous aurait permis de nous installer sur l’autre niveau de la terrasse, celui qui se trouve au ras du sol afin d’être encore plus près du lac, et ce, sous l’abri de grandes épinettes.

L’achalandage est raisonnable en ce mardi midi, donc le service est rapide. Karen n’a malheureusement pas pu nous suivre à cause d’une urgence, mais je suis certaine qu’elle aurait aimé le menu bistro offert par le restaurant : pizza, salade, panini, grillade, poutine, pasta! Je choisis la pizza de saumon fumé, alors que Pascale goûte le burger signature. On se régale !

Le site Web de l’endroit vante son « ambiance chaleureuse et apaisante, le tout dans un décor chic et rustique ». Je confirme que c’est le cas : c’est beau et l’on s’y sent bien. De plus, l’antique demeure où se trouve le restaurant abrite également une auberge de sept chambres. Une suite avec vue, des chambres à la décoration somptueuse, un accès privilégié à des installations au bord du lac pour se détendre, dont un spa, des chaises Adirondacks, un espace à feux de camp. On prête même des kayaks aux résidents de l’auberge.

D'autre part, comme la bâtisse est située au cœur de la paisible ville de Disraeli, on a accès, à quelques pas seulement, à la piste cyclable, au mini-golf, au sentier pédestre, au parc de la gare, à la marina et à d’autres activités pour vous faire passer un séjour des plus agréables.

Un résumé de l’histoire de l’endroit, lu sur le site Web, permet de mieux apprécier le charme de cette auberge. Le terrain au bord du lac fut acheté par un curé qui y fit bâtir une résidence au début du 20e siècle en vue de sa retraite. Malgré la beauté de l'endroit, la maison ne devint auberge qu'en 1998 et l’on y greffa la restauration. Ce n'est qu'en 2021 que l'entreprise devint l'Intermède du lac. Un restaurant existait déjà à Disraeli sous ce vocable et les propriétaires rachetèrent la demeure au bord de l'eau et y réaménagèrent leur installation, tout en conservant le nom, qui prenait maintenant tout son sens : une pause des plus méritées au son du clapotis des vagues.

Goulument bon !

Après ce repas apaisant, on retourne sur la route pour nous diriger dans Lotbinière. Les collines de la région de Thetford cèdent la place au paysage agricole de ce secteur si riche en producteurs de sortes. Qu’est-ce que Pascale me fera découvrir cette fois-ci ? Bleuets ? Bières ? Cidres ? Légumes ? Hé non ! On est dans un autre registre, mais tout aussi succulent. Je découvre la boutique du Canard goulu , une ferme artisanale et écoresponsable faisant l’élevage et la transformation du canard de Barbarie.

L’emplacement de la boutique est enchanteur. De grands arbres poussent au-dessus de la chaussée, et le soleil revenu fait miroiter la campagne. C’est magnifique. À l’intérieur de l’édifice, on se plonge dans un décor rustique, tout fait de bois, aménagé avec goût. Le canard y est roi, bien entendu, et l’on retrouve les produits et les livres de recettes à travers ce riche décor. Je comprends l’ambiance quand on m’explique que le bâtiment, datant des années cinquante, a tout d’abord été conçu pour être un poulailler, avec de grandes fenêtres du côté sud comme c’était la norme à l’époque. Le poulailler fut racheté en 1997 par le propriétaire actuel pour y installer une première salle de gavage. En 2002, le lieu a été rénové et transformé en boutique, mais avec l’intention de conserver l’authenticité du bâtiment, afin d’être en harmonie avec la philosophie de l’entreprise qui se base sur le respect patrimonial.

L’élevage et la transformation ne se font plus sur place, mais on a disposé des panneaux d’interprétation qui nous permettent de comprendre l’élevage du canard, en l’occurrence, le canard de Barbarie.

Il s'agit d'une viande rouge (ou contraire de la volaille), maigre et riche en fer. De plus, le gras de canard contient de l’acide linoléique. C'est donc d’un aliment profitable pour la santé. Les marchandises développées au Canard goulu sont inspirées des recettes typiquement françaises, mais sans les copier. Rillettes, torchon, confit, saucisse, foie gras font partie des étagères. Plus de 50 produits sont offerts et distribués en 300 points de vente, dont la boutique de Saint-Apollinaire, et au grand marché de Québec. Une boutique en ligne est également disponible.

Qui dit : foie gras, dit gavage. Bien que ce mot soit parfois véhiculé de façon péjorative dans l’actualité, il prend ici un tout autre sens. La lecture des panneaux d’interprétation me permet de comprendre que le gavage est une étape indispensable au développement d’un foie gras. Que la technique se base sur un processus naturel d’accumulation et de conservation des réserves chez les oiseaux migrateurs. De plus, chaque canard est traité avec soin, examiné par un vétérinaire et transporté vers l’abattoir, non pas par camion, mais dans un charriot à roulettes ! Effectivement, le Canard goulu est l’une des seules fermes artisanales au Québec qui possèdent son propre abattoir. L’animal ne vit donc aucun stress, assurant ainsi un produit de grande qualité. Chaque étape est contrôlée localement, de l’élevage à la mise en marché.

On déguste des rillettes achetées sur place sur la terrasse couverte à l’arrière du bâtiment. D’ailleurs, des poules, des canards et un âne y accueillent les petites familles.

Ce fut encore une fois une journée de découvertes inspirantes et magnifiques. À bientôt !

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